Je vous fais un petit retour, sur un article (When children won’t eat: understanding the wha’s and how to help, by Kay A.TOOMEY) qui me parle beaucoup pour accompagner les enfants qui ont des difficultés pour manger.

On pense bien souvent que lorsqu’il y a des difficultés pour manger, il y a deux causes:

  • Les causes organiques et fonctionnelles,
  • Les causes comportementales et/ou psychologiques.

Or ce mythe est faux, car quand on mange tous les systèmes sensori moteur sont impliqués et il n’y pas une cause unique.

Quand on a un trouble organise au départ, il peut se greffer des difficultés comportementales et, à contrario, un trouble comportemental peut entrainer des difficultés fonctionnelles et/ou organiques (problèmes de nutrition, de mastication, dentaire, digestif…)

L’enfant qui ne mange pas ne vas pas faire ses expériences au niveau alimentaire.

Manger n’est pas instinctif: le processus réflexe existe au début et ensuite l’alimentation est une fonction qu’on acquiert, un apprentissage. Si je ne mange jamais de morceaux je ne vais pas savoir mastiquer.

La recherche au niveau des apprentissages, montrent qu’il existe deux chemins dans les apprentissages . Il est important de mettre en association le ressenti et la réponse apportée et mais aussi que l’activité soit motivante, proposer des renforçateurs, c’est à dire du plaisir.

Certaines études (Booth 1990) mettent en évidence que des réactions négatives autour de l’alimentation entrainent des réponses négatives au niveau physique et une perte de l’appétit.

Le fait d’associer une mauvaise information aux signaux de faim (WEINGARTEN et MARTEN, 1989) entraine la mise en place pour l’enfant d’une situation complexe autour de l’alimentation ( on peut penser d’ailleurs à nos bébés RGO ou ceux qui ont des allergies alimentaires.

Quand on apprend à manger à coup de punition, on mange pour éviter la punition.

Alors comment apprendre à manger des nouveaux aliments au quotidien?

Il est important de présenter les aliments encore et encore. Il faut mettre en place un renforçateur positif, c’est à dire que l’enfant prenne du plaisir, à chaque fois que l’enfant rentre en contact avec l’aliment.

Il faut également lui proposer au moins 10 fois avant que l’enfant puisse le manger quotidiennement, c’est à dire qu’il rentre dans son répertoire alimentaire sensoriel.

Il faut réussir à analyser et être conscient de ce que chaque interaction avec la nourriture va apporter à l’enfant. En effet, si nous refusons, nous adulte, de manger tel ou tel aliment, notre enfant adoptera le même comportement.

Un regard extérieur, même si cela n’est pas toujours facile, peut nous aider à analyser et comprendre certains de nos comportements qui peuvent être vécus comme négatif.

Quand on accompagne un enfant qui ne mange pas, il faut créer une situation positive et un environnement bienveillante autour du repas pour renforcer le plaisir alimentaire et les habitudes alimentaires saines.

L’importance du cadre:

Il est important de créer une routine afin que l’enfant puisse appréhender ce qui va se passer et quand. Il peut être rassurant de proposer de manger dans la même pièce, avec une petite assiette rigolote et des petits couverts encourageant.

Lui permettre de nous aider à la préparation sans l’obliger pour autant à toucher a nourriture. Il peut utiliser un ustensile dans un premier temps.

Manger le plus souvent que l’on peut tous ensemble assis à la table, ou pas lol.

Pour les enfants en nutrition artificielle, il est primordiale de garder un temps à table au moment des repas et de ne pas brancher l’enfant dans le lit, ou devant la télé ou en dehors du cadre du repas avec la famille.

De plus, il est important de pouvoir proposer une quantité alimentaire à prendre par la bouche avant de brancher l’enfant. On lui laisse manger les 3/4 de son plat avant de commencer le nourrissage.

Il est primordiale pour ces enfants de reconnecter la sensation de faim à la bouche et avec le remplissage de l’estomac.

Le modèle sociale:

Il est important de se servir de l’observation, c’est a dire que le temps du repas est un moment opportun pour montrer pleins de chose à notre enfant. Lui montrer qu’il est possible de toucher sa nourriture et de pouvoir manger avec les doigts. Manger la bouche ouverte afin qu’il puisse voir se qu’il se passe dans la bouche. Exagérer les mastications pour qu’il prenne conscience de l’importance de mâcher, compter le nombre de fois avant d’avaler. Il est important de lui montrer ce qu’il faut faire avec les aliments de la main à la bouche. Il faut être vigilant nous même à ne pas avoir de mimiques de dégoût ou de phrase malheureuse tel que “c’est pas bon”.

Le renforcement positif:

Quand notre enfant à des difficultés d’alimentation, le moment du repas devient une vrai épreuve voir une guerre. Or, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire. Toutes les interactions avec la nourriture même minimes doivent être bénéfiques et récompensées. Par exemple, hier avec une petite fille on a gouté 5 fois du cornichon, et bien, à chaque fois, elle avait un Curly après avoir goûter (son gout copain) pour renforcer la sensation positive autour de l’expérience gustative du cornichon.

On peut utiliser des compliments verbaux, des bisous, des câlins. Mais il peut être aussi nécessaire de mettre en place des renforçateurs plus puissant quand l’effort a été important. Par exemple, faire un jeux avec l’enfant, aller se promener en famille, lire une histoire, faire du vélo, faire du trampoline ou encore comme avec le Curly, avoir le droit de manger un aliment hédonique c’est à dire avec une forte valeur de plaisir.

Proposer des aliments en adéquation avec les capacités sensori motrices de l’enfant:

Il est important de pouvoir évaluer les capacités au niveau oral afin de pouvoir lui proposer des aliments qu’il peut gérer et qui le mettra dans une position de réussite.

Les aliments doivent pouvoir se mâcher facilement. L’enfant doit pouvoir les saisir sans difficulté. On peut mettre en place des pics si l’enfant ne peut pas toucher les aliments.

Au niveau de la quantité, on va proposer 3 types d’aliments dans l’assiette. Souvent on donne comme consigne, 1 CaS par année de chaque aliment. En effet, il est intéressant de mettre l’enfant dans une position de réussite “super tu as fini ton assiette”. L’aliment nouveau doit déjà être introduit sur la table avant de pouvoir être intégré dans son assiette.

Alimentation et compétences cognitives:

Les enfants sont pleins de compétences alors utilisons les. Par exemple pour mieux gérer les aliments, il est indispensable d’enseigner à l’enfant leurs propriétés (Dur/ mou/ combien de mastications/ Croquer fort/ Croquer devant ou avec les grosses dents/ la température ressentie/ la texture).

Proposer à l’enfant de décrire le nouvel aliment pour lui permettre de se confronter parfois à ce qu’il imagine et ce qu’il va vraiment ressentir.

Voici donc quelques idées bienveillantes pour accompagner vos enfants avec des difficultés alimentaires. Ceci n’est pas une traduction littérale de l’article mais plus un retour d’article avec mon expérience en parallèle.

Si votre enfant à des difficultés pour manger notamment dans les transitions, n’hésitez pas à consulter un professionnel formé (ergothérapeutes, orthophonistes…)

@ERGOMUMS

Marie RUFFIER BOURDET

Ergothérapeute/ Occupationnel therapist

La tétine : état des lieux
Thé Madelaine

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