LA MOTIVATION POUR GOUTER QUAND ON A UN TROUBLE DE L’ALIMENTATION

Cela fait longtemps que je réfléchis à vous écrire ce petit article, mais je sais qu’il peut faire grand bruit. Il est plutôt mal vu de mettre en place des renforçateurs. Je vous propose alors un petit article pour réfléchir et échanger. Est ce que ce qu’il faut être aussi tranchant sur les motivateurs? Est ce qu’ils ne peuvent pas avoir un intérêt pour certains enfants, pour certaines acquisitions?

Un enfant qui ne présente pas de difficultés, la récompense n’est pas forcement nécessaire. Le bébé ou l’enfant va prendre plaisir à découvrir les objets, les nouvelles positions, les activités et les aliments que vous allez lui présenter.

Mais comment faire quand les outils sensoriels et moteurs de bébé ne fonctionnent pas correctement? Comment faire quand une position entraine une douleur? Comment amener un enfant à découvrir une activité, une capacité qui le met en grande difficulté? Comment faire quand la découverte des aliments entraine une douleur, une mauvaise sensation? Comment aider notre bébé à aller vers des choses qui lui sont désagréables?

On entend souvent, NON, il ne faut pas donner de récompenses à notre enfant, mais encore une fois, faut il être aussi catégorique?

MAIS PARLONS UN PEU DE NOUS, LES ADULTES…

Est ce que vous utilisez des renforçateurs, des motivateurs, pour vous même au quotidien?

Est ce que le café avec les collègues ou le repas du midi n’est pas un moyen de s’accrocher quand une journée est un peu difficile, “aller encore une heure de boulot et je me fais un petit café”.

Retrouver nos enfants le soir n’est ce pas une motivation dans notre journée…
Le repassage en regardant Netflix?
Le week end n’est ce pas la carotte à la fin de la semaine…

Vous voyez donc où je veux en venir. Est ce que, en tant qu’adulte nous n’utilisons pas quotidiennement un système de récompense ou de renforcement pour nous encourager, nous surpasser, tenir bon, faire des choses désagréables ou moins motivantes, pour nous dans notre quotidien …

CHERCHONS LA REPONSE AU NIVEAU NEUROLOGIQUE: QUE SE PASSE T-IL DANS NOTRE CERVEAU ?

Le système de récompense est appelé le système hédonique. Il est indispensable à notre survie car il nous fournit la motivation pour réaliser des actions ou adapter nos comportements. Il y a encore une histoire de chimie, nos neuromédiateurs sont impliqués dans le renforcement, dans la motivation: la dopamine pour se motiver et les opioïdes et cannabinoïdes pour la composante affective.

Quand nous faisons une activité qui nous procure du plaisir nous avons donc le système hédonique qui s’active et nous allons avoir envie de reproduire l’activité qui nous a donné satisfaction.

Au contraire, une activité, qui va avoir un enregistrement négatif dans le système limbique, va être éviter. On peut donc voir très tôt des comportements d’évitement chez le bébé pour éviter les sensations désagréables. Le bébé RGO qui va s’opposer à la mise sur le ventre car trop négatif pour lui. Le bébé qui a une émotion négative sur alimentation va se mettre à rejeter l’outil avec lequel on essaye de le nourrir.

DANS LE LANGAGE COMPORTEMENTAL: ON PARLE « APPROCHE PAR CONDITIONNEMENT OPERANT »

Ce concept s’intéresse à l’apprentissage et la probabilité de reproduire le dit comportement.​ Le sujet sera motivé pour reproduire l’apprentissage grâce à des renforcements positifs. Il existe plusieurs motivateurs. Le bébé sera donc plus enclin a reproduire des activités à plat ventre si on active le système hédonique, la boucle de la récompense.

– Les récompenses primaires : la nourriture, des bonbons, des boissons…

– Les récompenses sociales : sourires, câlins, félicitations orales, attention de maman ou papa

– Les récompenses en lien avec nos intérêts : activités réalisées par l’enfant de manière spontanée et régulière (Faire un jeu, une balade, regarder la télévision, faire de la balançoire…)

– Les récompenses intermédiaires : c’est le principe du bon point ! Cela peut être des points, des jetons, de l’argent, des gommettes autocollantes qui sont épargnés pour ensuite être échangées contre d’autres récompenses.

UN POINT IMPORTANT:

Faire la différence entre renforçateur et distracteur ?

Un renforçateur va renforcer, augmenter l’intensité ou la force de quelque chose.

Le distracteur va détourner la personne d’un objet, d’un aliment, de son occupation actuelle, en reportant l’attention sur un autre chose, sur une autre activité (souvent avec un ressenti plus agréable). La tablette peut être un distracteur si on propose à l’enfant de la regarder pendant qu’il mange mais cela peut être un renforçateur à la fin du repas pour laisser l’enfant sur une sensation plaisir (la tablette peut être un aliment copain, un sourire, un câlin de maman…).

Nous sommes d’accord que “Tout apprentissage doit se faire dans le plaisir afin qu’il soit reproduit et transféré”

Pour apprendre, nos loulous doivent éprouver du plaisir… marcher, tomber et se relever car les bras et le sourire de maman nous pousse à nous dépasser… Faire son devoir de mathématiques et savoir que on va pouvoir faire ensuite une belle balade en vélo…

REVENONS A NOS MOUTONS…POUR LE REPAS

Pour que le temps du repas soit un plaisir, il faut aussi que chaque enfant y trouve du plaisir…

Un renforçateur alimentaire: le gout copain. On le propose à chaque repas même s’il n’est pas conventionnel et diététique (Je pense à tous les petits loulous qui ont repris plaisir à manger avec une prescription de Curly matin/midi/soir).

Un renforçateur en lien avec des intérêts: On peut proposer une assiette sympas, des couverts attrayants. J’avais découvert et aimé tout de suite la Caméléon Dine. Une petite assiette française, très intéressante pour les enfants qui ont des difficultés pour découvrir les nouveaux aliments ou développer leur panel alimentaire. Quelque soit ce que vous proposez à votre enfant, il faut toujours être dans le « Juste défi ». Par exemple, proposer que 20%,d’aliments méconnus pour 80% aliments connus et appréciés

 

Les récompenses intermédiaires: Un renforçateur par “bon point” comme avec mon petit chat “des petites victoires du quotidien”.

Si vous me suivez sur Instagram (Compte @ergomums) je vous ferai des petits story sur nos motivateurs et comment les proposer au quotidien

« Dis moi et j’oublie, montre et je me souviens, implique moi et j’apprends »

 

 

ERGOMUMS

Ergothérapeute/ occupationnal therapist

Qu’est ce que c’est l’ergothérapie ?
NEOPHOBIE ALIMENTAIRE : RETROUVER LE PLAISIR

2 Commentaires. En écrire un nouveau

  • Bonjour,
    Je suis orthophoniste avec une bonne pratique des troubles de l’oralité et des aversions alimentaires sensorielles. Malgré cette expérience, je bloque avec une petite d’un an en alimentation entérale ( qui a une sonde nasogastrique) et qui ne passe rien par la bouche, sauf de l’eau depuis peu. Elle a une maladie du rein, elle est donc supplémentée en bicarbonate de soude.
    J’ai essayé beaucoup de choses. Faites vous ce genre de supervision?
    J’ai plusieurs formations ( Crunelle Senez ateliers de la pratique Senez et d’autres formations).
    Merci beaucoup

    Répondre
    • Bonjour
      Effectivement je propose de la supervision profesionnelle, je ne faisais jusqu’à présent que pour les ergothérapeutes mais j’ai eu quelques demandes de collègue orthophoniste et après réflexion avec ma collègue orthophoniste on s’est dit que cela pourrait être interessant.
      Vous pouvez prendre sur le site directement et ensuite je vous propose un creneau pour bloquer une date qui vous convienne
      CDT

      Répondre

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